"Ascension de l'Everest" à vélo ? Nous l'avons fait !

"Ascension de l'Everest" à vélo ? Nous l'avons fait !

Challenge Everesting : ascencion de l'Everest à vélo ? Nous l'avons fait !

Au cœur de Berlin : le mont Everest conquis à vélo


En ce mois de décembre, l’hiver était déjà bien entamé et la saison du cyclisme était au point mort. Pourtant, cela n’a pas empêché Raphael de tenter un coup de folie. Pendant que nous étions tous occupés à cuisiner des sablés de Noël et à faire la sieste sur le canapé, ce spécialiste des courses longue distance a profité de la période creuse entre Noël et le Nouvel An pour se lancer dans une première mondiale : gravir l’équivalent de la hauteur de l’Everest dans un parking. Son complice du jour était Magnus Heller, plus connu dans le milieu pour ses vidéos sur sa chaîne YouTube Roadbike Party.

La première tentative de record, réalisée dans un parking à étages du nouvel aéroport Berlin-Brandebourg (BER), a malheureusement échoué suite à l’absence de cette autorisation. Pour éviter d’être à nouveau interrompus au beau milieu de leur deuxième tentative de record historique, ils ont donc pris soin de se munir, cette fois, d’une autorisation préalable.

Alex, 20 Janvier 2021. - Temps de lecture - 7 minutes


QUI A EU L’IDÉE DE SE LANCER DANS UNE TELLE ENTREPRISE ?

Raphael : Je surfais sur Instagram et je suis tombé sur le post d’un ami en train de gravir les rampes d’un parking de plusieurs étages du nouvel aéroport de Berlin-Brandebourg, qu’on appelle le BER. J’ai trouvé ça plutôt cool. J’ai immédiatement parlé de mon idée à Magnus, qui a de suite accroché. Ensemble, nous avons rapidement décidé de mettre notre plan à exécution la veille de l’ouverture de l’aéroport, c’est à dire avant que les choses ne commencent vraiment à bouger là-bas.

Raphael : Je surfais sur Instagram et je suis tombé sur le post d’un ami en train de gravir les rampes d’un parking de plusieurs étages du nouvel aéroport de Berlin-Brandebourg, qu’on appelle le BER. J’ai trouvé ça plutôt cool. J’ai immédiatement parlé de mon idée à Magnus, qui a de suite accroché. Ensemble, nous avons rapidement décidé de mettre notre plan à exécution la veille de l’ouverture de l’aéroport, c’est à dire avant que les choses ne commencent vraiment à bouger là-bas.

CERTAINES PERSONNES PASSENT BEAUCOUP DE TEMPS À TROUVER L’ENDROIT IDÉAL POUR GRAVIR « L’EVEREST ». AVEZ-VOUS RÉFLÉCHI LONGTEMPS À LA PERTINENCE D’UN PARKING AVANT DE VOUS LANCER ?

Raphael : Je n’avais jamais vu le parking du BER en vrai, mais ça n’aurait pas changé grand-chose au final. Repérer les lieux avant de réaliser l’exploit n’a que peu d’importance. De toute façon, nous n’avions pas d’autre endroit pour le faire. Non, ce qui compte vraiment, c’est de savoir ce qu’on va manger avant de se lancer dans un tel défi sportif ! Notre seule appréhension, c’était de savoir si nous allions avoir le vertige à force de tourner en rond dans les rampes. Mais finalement, ça s’est plutôt bien passé à ce niveau-là, et nous en étions les premiers surpris.

POURQUOI AVEZ-VOUS ÉTÉ OBLIGÉS D’ABANDONNER LA PREMIÈRE TENTATIVE ?

Magnus : Nous avons pédalé pendant 5 heures au BER sans être dérangés. Mais vers 8 heures du matin, la nouvelle équipe de sécurité est arrivée, un membre du personnel est venu nous trouver et nous a demandé de quitter les lieux. Il n’aimait pas trop notre idée. On était assez surpris car l’équipe de nuit avait été très cool jusque-là.

Raphael : Nous étions prêts à commencer immédiatement une nouvelle tentative. Nous nous sommes donc rendus sur un autre parking, mais il n’y avait que trois étages et une barrière qui nous aurait obligés à descendre du vélo pour passer en-dessous à chaque passage. Alors merci, mais... non merci !

À QUELLE HEURE AVEZ-VOUS COMMENCÉ VOTRE DEUXIÈME TENTATIVE ?

Raphael : À 5 heures du matin. Nous voulions dormir un peu avant de commencer, contrairement à la première fois. Mais du coup, en commençant plus tard, nous avons également fini plus tard, ce qui a été très difficile, car nous avons dû pédaler dans le noir complet pendant les 13 à 14 dernières heures. En plus, un parking de plusieurs étages au milieu du quartier de Neukölln et en pleine nuit peut être, hum… « intéressant » ! Nous avions laissé nos affaires au dernier étage et il y avait un type bizarre là-haut, probablement sous l’emprise de la drogue. Quand nous sommes arrivés à l’étage après une énième ascension, il nous a clairement dit qu’il aurait « tout volé » si nous étions arrivés quelques secondes plus tard. Nous avions également laissé un gros sac en plastique contenant de la nourriture et une pompe et il a disparu à un moment donné de la soirée. On était plutôt embêtés car il nous restait encore une bonne dizaine d’heures devant nous et il ne nous restait qu’un demi-litre d’eau à deux, ce qui n’était pas idéal. Nous avons été obligés de nous rendre au supermarché pour acheter du chocolat et du coca.

Magnus : Il s’est passé plus de choses que vous ne l’imaginez, dans ce parking. Le soir, une dame qui revenait vers sa voiture nous a demandé pourquoi nous tournions ainsi en rond dans le parking. Elle est revenue le lendemain matin et était très étonnée de nous trouver encore là. Aussi, le garde de sécurité que nous avions rencontré au tout début de notre défi est revenu pour son quart du soir et il nous a demandé où nous avions dormi. Il était super sympa ! En fait, nous sommes restés avec lui tout au long de son service. Il nous a même laissés ranger nos sacs dans sa voiture à la fin.

"Après avoir gravi près de 4 000 m, j’en avais vraiment marre ..."

Y A-T-IL EU DES MOMENTS OÙ VOUS EN AVEZ EU MARRE ET OÙ VOUS AVEZ PENSÉ À TOUT LAISSER TOMBER ?

Magnus : Après avoir gravi près de 4 000 m dans ce parking, j’en avais vraiment marre. Si le parking avait subitement pris feu à ce moment-là, je n’aurais probablement pas versé la moindre larme. J’étais très fatigué également à un moment. Mais j’ai fini par me ressaisir et me remotiver. Selon moi, il est normal d’avoir un coup de mou au bout d’un certain temps, peu importe le nombre de sucreries qu’on peut avaler.

Raphael : J’ai ressenti la même chose. J’ai eu du mal à partir des 5 000 m. Mais à part ça, j’étais certain que nous allions y arriver. L’inclinaison était peut-être moins forte lors de notre première tentative au parking du BER, mais nous aurions dû monter et descendre tellement de fois que ça aurait rapidement cessé d’être drôle. La nuit a été super dure, alors j’ai mis mes écouteurs, j’ai serré les dents et j’ai continué jusqu’au bout. Nous avons dû adapter notre rythme tout au long de la soirée, en fonction de notre forme. J’ai même dû m’allonger une fois dans la cage d’escalier pour m’autoriser une sieste revigorante.

Magnus : Je me suis fixé comme objectif de pédaler pendant environ 1 heure et de gravir environ 500 m avant de faire une pause. Clairement, ça a fini par ne plus être marrant au bout d’un moment, mais je me disais que tant que mes genoux tenaient bon et que je n’avais pas de problème majeur, j’irais jusqu’au bout. Et c’est ce que j’ai fait.

AVEZ-VOUS FILMÉ ?

Magnus : Ma petite amie Laura a filmé un peu quand elle était là et je faisais une mise à jour de ma condition physique et mentale chaque 2 000 m environ. J’avais également la Go Pro fixée sur mon torse, ce qui ne m’a pas vraiment gêné, mais il n’y a pas grand-chose à voir sur les enregistrements. C’est juste nous qui enchaînons les montées et les descentes. Néanmoins, Laura a filmé des moments cool : vous aurez le plaisir de nous regarder souffrir et serez les témoins de tous les personnages étranges qui vont et viennent dans un parking à Neukölln, durant la nuit.

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COMMENT ONT RÉAGI LES ORDINATEURS DE BORD DES VÉLOS FACE À CES MONTÉES ET DESCENTES INCESSANTES DANS CET ÉNORME BLOC DE BÉTON ?

Magnus : Pour moi, les 400 premiers mètres de dénivelé n’ont pas été enregistrés, car mon capteur de vitesse n’était pas couplé à mon ordinateur de bord. Comme vous le dites, c’est un bloc de béton alors la réception est plutôt mauvaise. Si vous ne couplez pas le capteur de vitesse à l’ordinateur, il n’enregistre pas de façon précise.

Raphael : Nous nous sommes renseignés au préalable et on nous a conseillé d’activer nos ordinateurs de bord avant d’entrer dans le parking. Cela leur permet de se connecter tant que la connexion est bonne et ils sont alors capables de fonctionner correctement, même quand la connexion devient moins optimale à l’intérieur. Pour moi, tout a fonctionné parfaitement jusqu’à exactement 6 581 mètres d’altitude. Ensuite, mon ordinateur de bord a planté et n’a pas arrêté de redémarrer sans rien enregistrer. Heureusement, un ami était là et il a pu me donner un nouvel ordinateur de bord. J’ai utilisé le sien pendant quelques tours jusqu’à ce que le mien recommence finalement à fonctionner.

Magnus : Mon ordinateur de bord a planté dès que j’ai eu terminé. Le fichier était totalement corrompu, mais heureusement pas complètement fichu. J’ai cependant la preuve que nous avons terminé le défi sur vidéo. Donc oui, on n’est pas dans le livre des records, ce qui est dommage, mais je peux quand même me vanter d’avoir réussi le tout premier « Everesting » dans un parking !

COMBIEN DE TEMPS CELA VOUS A-T-IL PRIS, AU FINAL ?

Raphael : 24 heures et 5 minutes. Ce n’est définitivement pas un record de vitesse.

QUEL EST LE PROCHAIN DÉFI QUE VOUS SOUHAITEZ RELEVER APRÈS CET « EVERESTING » DANS UN PARKING ?

Magnus : Cela fait quelque temps que j’ai bien envie de savoir combien de kilomètres on peut parcourir sur les pistes de l’ancien aéroport de Tempelhof en une journée. Au lieu de rouler sur les pistes d’atterrissage et de décollage désaffectées, on pourrait même le faire en hors route en coupant par la prairie entre les pistes. Mais bien sûr, c’est possible uniquement en été, car le parc de Tempelhof est ouvert plus longtemps à cette période-là : 18 heures pour voir jusqu’où je peux aller. La barre est plutôt élevée, car Christoph Strasser a établi le record du monde à cet endroit, en parcourant 896 kilomètres.

Raphael : Moi, j’ai pensé à réaliser un double « Everesting », mais il faut être réaliste : il faudrait que je roule beaucoup plus vite. Et quand on fait ça dans un parking où il se passe plein de choses et où on est constamment interrompus, comme on l’a fait, cela prend trop de temps. Il faudrait faire un « Everesting » en 12 à 13 heures pour arriver à en faire un double, mais on est encore loin du compte. Et il faudrait le faire ailleurs que dans un parking à étages…

Magnus : Oui, j’en ai fini avec les parkings à étages. J’ai développé une peur phobique des rampes !

UN MOT DE LA FIN POUR NOUS ?

Raphael : Merci à Laura, Carlos et mon frère, qui se sont occupés des médias. Quelques amis sont venus nous voir et il y avait quelques américains qui faisaient du skate, ce qui nous a beaucoup aidés, car nous nous sentions moins seuls, ainsi que quelques personnes qui passaient par là de temps en temps. Dès qu’ils sont partis, c’est devenu vraiment merdique !

Magnus : Ça n’aurait pas été aussi relax (rires) sans tout le soutien que nous avons eu, alors merci !

Plus d'informations sur l'événement :

Pour découvrir le matériel utilisé pour l’ascension : jetez un oeil aux vélos VOTEC

Les statistiques exactes du tour de l'enfer peuvent être trouvées dans le Hall of Fame sur everesting.cc pour tous les nerds des nombres.

Si vous ne connaissez pas la chaîne YouTube de Magnus et que votre niveau d'allemand vous le permet, vous devez absolument rejoindre la Roadbike Party pour une bonne tranche de divertissement autour du monde du vélo. 

Crédits photo: Carlos Meyer https://carlosmeyer.com/ Texte: Martin Ohliger

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